Qu’est-ce que la motivation en milieu scolaire?
Dans son livre, La motivation en contexte scolaire, Rolland Viau (1994) propose la définition suivante : « La motivation en contexte scolaire est un état dynamique qui a ses origines dans les perceptions qu’un élève a de lui-même et de son environnement et qui l’incite à choisir une activité, à s’y engager et à persévérer dans son accomplissement afin d’atteindre un but. » (p. 7)
Quelles sont les sources de la motivation scolaire ?
La perception générale de soi
La motivation de l’élève est fonction de la compréhension qu’il a de lui-même et de son environnement, des conclusions qu’il en tire. Nous pouvons constater qu’au début de parcours scolaire la plupart des élèves sont confiants et déterminés à apprendre et à réussir. Ils montrent ainsi un niveau élevé d’engagement et de persévérance dans l’accomplissement de l’apprentissage et des tâches. Avec le temps, ils s’évaluent et se jugent en fonction des tâches qu’on leur demande d’accomplir et cette évaluation est bien sûr enrichie et influencée par les commentaires de leur entourage (parents, pairs, enseignants, etc.) . L’élève accueillera différemment le travail qui lui est proposé selon sa perception de sa capacité à le réussir.
Les perceptions spécifiques de soi
En plus de la perception générale de soi la motivation scolaire de l’élève est influencée par les perceptions spécifiques de soi.
Celles-ci permettent d’expliquer pourquoi certains élèves sont motivés à apprendre alors que d’autres le sont moins.(2)
La perception de la valeur d’une matière ou d’une activité scolaire par l’élève traduit le niveau d’intérêt de l’élève pour la matière, l’importance qu’il lui accorde et l’utilité qu’il lui attribue (4). Peu de gens s’engagent en effet dans une activité simplement pour le plaisir, le processus est quasi le même dans le domaine professionnel. De façon consciente ou non, chacun finit par se demander s’il aime cette activité, si elle lui apportera quelque chose et quel en est le but. Pourquoi un élève s’engagerait-il dans une activité s’il n’y voit pas un but, un objectif à atteindre ? Comment peut-il percevoir la valeur d’une activité dépourvue d’un tel but ?
La perception par l’élève de sa compétence, aussi nommée « sentiment d’efficacité interpersonnelle », découle de la lecture d’une activité qu’il réalise avant de l’entreprendre et de son évaluation de sa capacité à l’accomplir avec succès (4, 2). Habituellement, un élève trouvera plus intéressante une activité qu’il juge être en mesure de réaliser. Il est ici question du niveau d’incertitude quant à la réussite de l’activité. Bien entendu, ce sentiment de compétence peut être différent d’une matière à l’autre
La perception de contrôlabilité de l’élève face aux activités proposées, témoigne du degré de contrôle que pense avoir un élève sur le déroulement et l’issue d’une activité qu’on lui propose. En ce sens, pour être motivé à accomplir une tâche, l’élève doit croire qu’il utilise une ou des stratégies qui lui permettront d’influencer son déroulement et d’atteindre des objectifs. La perception de contrôlabilité est donc influencée par le sentiment d’efficacité interpersonnelle de l’élève et aux causes invoquées par un élève pour expliquer ses réussites et ses échecs. Lorsque l’élève considère la cause comme modifiable et contrôlable pour expliquer l’issue d’une activité, son sentiment de contrôlabilité est influencé positivement (il a travaillé fort pour réussir). À l’inverse, lorsqu’un élève considère comme stable et non contrôlable la cause de son échec (aptitudes intellectuelles), cela risque de nuire à son sentiment de contrôlabilité de la situation et, par conséquent, à sa motivation à accomplir de nouveau une tâche semblable. Certains élèves qui cumulent plusieurs échecs scolaires vivent un sentiment important d’incontrôlabilité face à différentes situations, qu’elles soient scolaires ou non (résignation acquise). Leur motivation scolaire s’en ressent inévitablement.
Quels sont les indicateurs de la motivation scolaire?
Les quatre principaux indicateurs de la motivation scolaire sont : le choix, la persévérance, l’engagement et la performance. Ces indicateurs, contrairement aux sources de la motivation qui déterminent le niveau de motivation de l’élève, sont des conséquences de la motivation (2). Il est possible d’observer ou d’évaluer ces indicateurs afin de porter un jugement sur le niveau de motivation d’un élève (1, 2).
Le choix de s’engager
Cet indicateur concerne le choix que fait l’élève de s’engager dans une activité en déployant des stratégies d’apprentissage alors qu’un autre élève peut s’il n’est pas motivé à faire le travail demandé adopter des comportements d’évitement face à cette activité. Il existe effectivement un certain nombre de comportement d’évitement pour ne pas effectuer la tâche demandée : poser des questions inutiles, se lever à plusieurs reprises pour tailler son crayon, déranger l’enseignant lors la transmission des consignes, questionner l’enseignant sur la pertinence de l’activité, etc.. Cela peut s’expliquer par la peur des conséquences psychologiques d’un échec. En effet les élèves se rendent compte que l’échec subit à la suite d’efforts intenses est plus dommageable en ce qui concerne les perceptions de soi que l’échec qui suit un investissement moindre d’énergie. (un élève préfère ainsi rendre une copie blanche plutôt que d’affronter la difficulté et de vivre un échec).
Il est important que l’élève comprenne que l’apprentissage est un enrichissement personnel. Certes les devoirs sont une nécessité en milieu scolaire mais ils doivent davantage être perçus comme une source de progression (s’améliorer, comprendre) ou d’enrichissement (développer sa curiosité et sa culture).
La persévérance
La persévérance s’observe par le temps suffisamment important que l’élève consacrera à ses activités scolaires pour lui permettre de bien les accomplir. Certains élèves effectivement n’hésitent pas après une journée d’école à faire leurs devoirs et même à y consacrer plus de temps qu’à l’habitude afin de mieux comprendre un point d’une matière plus compliqué par exemple. D’autres au contraire y consacrent le moins de temps possible. La notion de temps est donc à manier avec précaution il faut que ce temps soit de qualité. Passer des heures sur des leçons tout en clavardant avec ses camarades, en regardant la télévision, ou à penser à autre chose n’est évidemment pas efficace.
L’engagement
On voit souvent les termes « attentif » « concentré » sur les bulletins et c’est ce qui permet de traduire l’engagement d’un élève face aux tâches qui lui sont proposées. L’engagement chez les élèves motivés se manifeste par l’utilisation de 2 types de stratégies : les stratégies d’apprentissage et les stratégies d’autorégulation.
Les stratégies d’apprentissage sont tous les moyens utilisés par un élève pour acquérir, intégrer, se rappeler des points de matière présenté en classe.
Les stratégies de mémorisation (répétition des contenus, organisation et aménagement de la matière afin de mieux la comprendre en créant des tableaux ou des schémas, etc.) et d’élaboration (faire des liens entre les concepts étudiés, expliquer en ses propres mots un concept, faire des comparaisons, etc.) sont de bons exemples de stratégies d’apprentissage qui peuvent être déployées par un élève.
Les stratégies d’autorégulation « sont des stratégies cognitives que l’élève utilise consciemment, systématiquement et constamment lorsqu’il assume la responsabilité de son apprentissage » (p. 83) (2). .
Dans ces stratégies on peut retrouver le fait de planifier une activité, de s’auto-évaluer de gérer et organiser son travail (choisir un lieu pour étudier par ex) et des stratégies motivationnelles comme se fixer des objectifs à court terme, se récompenser à la fin d’un travail. Évidemment un élève peu motivé ne déploiera pas autant d’efforts pour réussir. Par contre un élève qui utilise des stratégies d’apprentissage et d’autorégulation est certainement motivé à réussir et sa performance sera très probablement à la mesure de son investissement.
La performance
La performance est un indicateur de la motivation scolaire dans la mesure où habituellement un élève motivé risque davantage de faire le choix de s’engager dans une activité, de persévérer et d’utiliser des stratégies d’apprentissage et d’autorégulation qui influencent positivement sa réussite. Bien sûr certains élèves ne sont pas motivés, fournissent un minimum d’efforts et réussissent tout de même. C’est pourquoi la performance ne doit pas être le seul indicateur considéré pour évaluer le niveau de motivation.
De plus celle-ci peut être influencée négativement par des échecs répétés qui portent atteinte à l’une des principales sources de la motivation interpersonnelle de l’élève. N’oublions pas que chaque élève est sa propre mesure. Il est bien entendu évalué par rapport à un groupe mais ce qui est bien plus important de lui faire comprendre ce sont ses progrès. Mettre en perspective les progrès individuel de l’élève. Ce dernier doit pouvoir ainsi être fier de sa progression d’autant plust lorsqu’il a mis en place des stratégies d’apprentissage.
Références
- Darveau, P. & Viau, R. (1997). La motivation des enfants. Le rôle des parents. Québec : Les Éditions du Renouveau Pédagogique Inc.
2. Viau, R. (1994). La motivation en contexte scolaire. Québec : Les Éditions du Renouveau Pédagogique Inc.
3. Chouinard, R., Plouffe, C. & Archambault, J. (2006). « Soutien à la motivation scolaire ». Dans L. Massé, N. Desbiens & C. Lanaris (Éds), Les troubles du comportement à l’école : évaluation, prévention et intervention (p. 261-279). Montréal : Gaëtan Morin Éditeur.
4. Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport. (2007). Motivation, soutien et évaluation : les clés de la réussite des élèves. Programme de recherche sur la persévérance et la réussite scolaires. Québec, Gouvernement du Québec.
Pour conclure la motivation scolaire est donc essentielle à la réussite éducative des élèves et les intervenants scolaires peuvent contribuer à son développement. Ils doivent d’abord intervenir sur les sources de la motivation en se préoccupant des éléments suivants : favoriser une perception positive chez les élèves de la valeur des activités ou de la matière, son utilité et soutenir le développement du sentiment d’efficacité interpersonnelle et du contrôle exercé par les élèves sur les tâches d’apprentissage. L’élève doit être acteur et non consommateur. Les indicateurs de la motivation scolaire doivent être utilisés non seulement à des fins d’évaluation mais aussi dans le but de favoriser chez les élèves le développement de l’engagement face à la tâche, des stratégies d’apprentissage et d’autorégulation et le développement du goût de l’effort et de la persévérance. Il est ainsi primordial de diversifier les types d’évaluation. Faire comprendre à l’élève qu’il peut lui-même mettre en place des stratégies d’apprentissage qui vont enfin le valoriser.
Quels sont les champs d’intervention de la sophrologie concernant la motivation en milieu scolaire?
La sophrologie peut intervenir sur plusieurs domaines tels que:
L’estime de soi
La confiance en soi
L’accroissement des capacités
La concentration
Un sommeil de qualité
Les séances peuvent être individuelles ou collectives.
Il s’agira de faire prendre conscience aux élèves de leur potentiel afin de développer leur confiance en soi , d’améliorer leur concentration et d’accroître leurs motivations.
Un exercice tel que le pompage des épaules permettra par exemple en fonction de l’intention associée d’accroître la confiance ou de chasser le stress.